« Des violences ? des brutalités ? Et entre qui ? Un soldat ? un chevalier ? les mêmes !? » Ainsi avaient circulé les rumeurs dans le Donjon, comme à son extérieur ; sire Perseüs, qui avait collé une raclée bien sentie à la jeune éclaireur et écuyère Sheldon ; ou non, Sheldon qui avait charcuté les bras du chevalier comme un quartier d'agneau ; ou attendez, peut-être même les deux qui se chamaillaient à coups d'arme blanche pour savoir qui avait l'ombre la plus grande – un garde aura même témoigné que le tirassien avait essayé de noyer la jeune femme ! « Et le tout dans la cours ? Ils se fouteraient pas un peu de notre gueule, les deux ? »

Dit-on ensuite que les fantassins Arcoz et O'Sheenan les auraient séparé, une s'occupant de la jeune femme, tandis que l'autre aura été raisonné son plus que frère dans les forums du Donjon. Et ensuite ? Les deux ont filé, comme du vent, en pleine capitale ! Des gardes urbains auront affirmé les avoir vus rentrer dans une auberge, pour ensuite s'y bagarrer – « Quoi, encore !? Et pourquoi ? et avec qui ? » Brouillard ; les deux individus seront restés quelques instants ensemble, avant de disparaître dans la nuit.

Maeva fut aperçue dans ce chaud après midi de Juillet, aux coté d'Alban, en train d'escorter Perseus, puis Lilian aux geôles du donjon. Arborant pour le premier un regard décu, mais pour la dernière, une mine presque fière alors qu'elle la jetait aux geôles.

Plus personne n'avait croisé le Chevalier-Lieutenant dans les couloirs du Donjon depuis quelques temps. De ce qui a pu parvenir jusqu'à la troupe, une des plaies du vétéran se serait rouverte lors d'un entraînement particulier avec le Fantassin Meleagan, entraînant quelques complications, et des soins rigoureux afin de lui permettre d'être de la partie pour la campagne à venir.

Une hypothèse largement alimentée par les va-et-vient incessant d'Hendrey entre les quartiers de la troupe, et ceux des officiers.

La première journée dans les collines verdoyantes d'une jungle indomptée fut difficile. Les moustiques sont plus voraces que les piranhas qui nagent dans le fleuve vicieux. L'air est pesant, humide, gorgé d'eau même. Si bien que le fusil d'Alban est foutu. Sans rien pour le démonter et le nettoyer, il n'a qu'à dire adieu à son arme.

Chaque plante est une menace, chaque bruissement de fougères ou d'herbes hautes peut cacher une bête sauvage. La jungle n'est pas un environnement qui est familier au fusilier. Il découvre des terres qu'il aurait préféré jamais fouler, lui habitué au froid Nordique.

Le premier soir fut un échec pour le régiment qui, sous le commandement du Chevalier-Lieutenant Samuel Drent, devait récupérer des barques pour traverser le fleuve. Le fusil d'Alban s'est enrayé à maintes reprises, laissant plusieurs fois le régiment sous le feu ennemi. L'assaut aurait put se dérouler sans accrocs si ils n'étaient pas rentrés dans la caverne. là, ils tombèrent en embuscade, l'ennemi sortant des ombres, les autres lâchant des fauves à l'entrée de la grotte.
Il ne fut pas loupé, la bête défigura la partie gauche de son visage, perçant son oeil par la même occasion.

Le régiment eu raison des troupes rebelles, mais les barques qu'ils cherchaient n'étaient point là. Ils durent rentrer au camp, déjà exténués de leur première soirée dans une jungle aussi belle que dangereuse.

C'est l'enfer. Des os brisés, de la chair lacérée, des maladies mortelles. Des trolls, des bêtes sauvages, des mercenaires, encore des maladies. La chaleur, l'humidité, la flore, toujours des maladies. C'est l'enfer

Alexia sera rentrée au Fort-Livigston tard, en nage, pleine de boue et de terre sur le visage. Les gardes auront sans grande peine amené la carcasse croupie dans les eaux afin de la laver, avant de la coucher auprès de Lilian, laquelle restera ici pour la nuit.

Cette maudite fièvre tropicale s'étant intensifiée ces derniers jours, la compagnie se vue contrainte de rapatrié Sernò. Seuls les soins de puissants prêtres de la Cathédrale ou remèdes d'un Hôpital qualifié viendraient à bout de ce terrible mal. De plus, il était essentiel pour le Connétable que l'ensemble du contingent ne soit pas contaminé.

Le 18e jour du 7e mois, Maeva tomba dans un coma du à un maléfice troll qui avait pour effet de contracter tout les muscles de son corps. Il fallu 2 paladins et un prêtre pour l'apaiser, mais malgré cela, elle sombra dans un sommeil profond.

Et ce 24e jour du 7e mois, après 6 jours, Maeva sortait enfin de sa tente. Elle arborait un teint pâle et des yeux aux vaisseaux éclatés quand elle sortit de sa tente, accompagnée d'Alban -qui aura été aperçu entrer dans sa tente afin de la veiller, plusieurs soirs durant-.
Elle semblait encore faible, et se sentait "comme le lendemain d'une cuite d'une semaine" d'après ses mots. Après s'être rapidement lavé le visage, on la vit discuter un long moment avec Alban non loin du camp. Avant finalement de retourner se coucher.

Samuel n'aura visiblement pas dormi de la nuit. Il aura fait les cent pas dans le camps, au coin du feu un moment, le regard perdu dans la végétation environnante l'instant d'après.
Ce n'est pas la première fois que le vieux vétéran perdait un compagnon d'arme, loin de là, mais étrangement la chose état un peu plus difficile à admettre à chaque fois.

Porté jusqu'au camps par deux de ses compagnons d'arme, Samuel aura été laissé sur une des couches réservées aux blessés.
Brûlé très sévèrement, il semble qu'il ai gardé son casque durant la nuit. Il aura respiré fort et peiné à trouver le sommeil, de vives douleurs le tenant éveillé.

Au matin quelques soigneurs seront venu s'occuper de lui. Un bref cri aura retenti. Le Chevalier-Lieutenant ne se montrera ensuite pas pendant de longues heures.

Désigné comme étant de garde ce soir la, Stoleth sera resté au camp toute la soirée à surveiller. Une soirée bien longue. Il restait la, debout à regarder le goulet menant au camp, sous la pluie battante qui faisait cliqueter son armure et son fusil, abattant quelques mèches de cheveux sur son front et troublant sa vision.

Après de nombreuses heures, il vit enfin rentrer la troupe, mais pas entière. Il manquait ce paladin, le jeune. Leoseth Wiggin. Il aurait durant la bataille piloté un déchiqueteur -ce chanceux- et aura fini éjecté, puis brulé et noyé. Triste mort pour un jeune soldat. Mais on l'oublierait vite.

Et il l'oublia vite. Peu après, il parla un moment au Connétable, puis on le vit s'affairer près du feu de camp. Il semblait travailler sur une balle de fusil, une de ces balles gnomes, modernes. Il la démonta, la modifia, la remonta, puis répéta ceci un moment. On le vit ensuite partir un peu plus loin.
BOUM. Un coup de feu, puis on le vit revenir énervé, grommelant et il s'isola dans sa tente pour la fin de la soirée. On entendit sortir du carré de tissu des tintements de métal et quelques marmonnement a propos d'ingénierie et de munitions.

Alors que la nuit était paisible, Alban était tranquillement assis devant sa tente à nettoyer son fusil. Le feu commençait à s'éteindre doucement, ma jungle se taisait progressivement, laissant une pénombre interminable et assourdissante. Des bruits de pas se firent entendre non loin, cassant le silence, sortant lentement de la nuit. A pas feutrés, Rosa Varden se posa près d'Alban, son fusil enrayé à la main.

Ils entrèrent dans la tente d'Alban trouver une lampe pour éclairer leurs réparations. Ils chuchotaient, créant un léger grésillement dans la nuit. Après une bonne heure de réparations et de discussions, on ne vît pas Rosa sortir de la tente. Non, il semble qu'elle soit restée dans la tente...

La nuit était torride, et n'était pas prête de terminer. Quand soudain, quelqu'un ouvrit la tente en un grand coup ! Une silhouette de bûcheron se glissa dans l'encadrement, fixant les deux fusiliers. Tous restèrent figés. Puis Gunther se retira en un "Dé... désolé."